Arı Yayıncılık 7. Sınıf Fenito Akıllı Fen Bilimleri Testi e-Kitap PDF olarak ücretsiz
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Kitap eleştirileri
Arı Yayıncılık 7. Sınıf Fenito Akıllı Fen Bilimleri Testi
ramazankurt
Kebondalem, Jambu, Semarang, Central Java, Endonezya
Mon histoire avec ce roman est compliquée, mais surtout inoubliable et exceptionnelle. Il y a peu de livres de que je puisse relire aisément sans me lasser, et cela même si je les ai trouvés extraordinaires. Mais pour "Laurier Blanc", il en va autrement. Il est rare que je ne le lise pas au moins une fois par an. A chaque lecture, un passage différent m'apparaît plus important que les autres, de tel sorte que je n'ai pas l'impression de relire le même roman à chaque fois. Le personnage d'Astrid est extraordinaire, hors-norme; certains ont même dit, peu cohérent en tant que personnage. Je ne suis pas d'accord avec cette remarque. Ce n'est pas parce que nous vivons dans un monde où la culture disparaît peu à peu qu'il n'y a pas de personnes de son âge qui puissent partager les mêmes intérêts qu'elle et voir le monde de la même façon qu'elle. Quant à ses réactions vis-à-vis de ce qu'a fait sa mère, je doute qu'il soit aisé de se poser en juge lorsque l'on ne s'est pas retrouvé dans la dite situation. Tout ce que je cherche à dire, c'est que l'on a souvent jeté la pierre à Janet Fitch pour des raisons qui ne tiennent pas vraiment debout à mon sens. Après, chacun ses goûts et l'on n'aime ou l'on n'aime pas; mais c'est alors affaire de goût et il est inutile de descendre en flèche le roman avec des arguments fallacieux. Revenons à l'histoire et aux personnages, sujet beaucoup plus intéressant et digne d'intérêt. J'ai lu de nombreux avis concernant le roman, nés sous la plume de gens issus du monde entier et je trouve intéressant qu'un grand nombre de ces personnes aient ressenti une sorte d'admiration pour Ingrid Magnussen, et ce malgré tout ce qu'elle a fait et le chemin qu'Astrid a parcouru. Je veux dire par là que Janet Fitch a construit un personnage d'une telle force, d'une telle puissance, que sa personnalité imprègne littéralement le roman, comme si rien qu'en le tenant dans vos mains, la force d'Ingrid s'exerçait sur vous. De tel sorte qu'après quelques pages, l'identification avec sa fille, Astrid, est beaucoup plus facile, voire inévitable. Mais Ingrid est une personnalité tellement compliquée et fascinante... il y aurait tellement de choses à écrire sur elle. Malgré tout ça, c'est d'Astrid dont je me sens la plus proche, au-delà de l'âge bien évidemment. Elle est calme, assez introvertie. Elle s'est créée un monde en elle-même, dont sa mère serait la reine (et peut-être même la déesse) et elle évolue coupée du monde alentour car elle n'y trouve pas sa place. Elle se sent mieux en compagnie d'elle-même, en dessinant des songes et les êtres qui croisent son chemin, comme ces filles qui veulent devenir mannequins et qu'elle croise au travail de sa mère, Cinema scene. Elle erre dans le monde, allant à l'école sans réellement y être, se réfugie chez son voisin adorable et louphoque, espère que sa mère rentrera. Ingrid enchaîne les hommes. Elle refuse toute attache. "Ne laisse jamais un homme passé la nuit". Elle façonne sa fille comme un potier pétrit l'argile pour obtenir la forme désirée. Mais Astrid le dit elle-même, elle aime ça. Sa mère lui prête attention dans ces moments-là. Elle lui fait apprendre des poèmes par coeur, une manière, dit-elle, de se préserver de la lente décadence du monde. La vie d'Ingrid et d'Astrid s'apparente à un haïku: un aspect simple, froid, austère en quelque sorte, une apparente simplicité qui est en fait un leurre qui cache une poésie profonde, une méditation sur le monde, une extrême rigueur et surtout une beauté sans partage. Tout bascule quand Barry Kolker fait son entrée sur scène. Il est à l'opposé de ce que recherche Ingrid chez un homme et jamais Astrid n'aurait pensé qu'elle lui donnerait une chance ou ne lui prêterait attention. Seulement voilà, le destin ou n'importe quoi d'autre, en a voulu autrement. Et tout a changé. Trahisons, mensonges, blessures... Ingrid le tue. Poison. Insidieux, silencieux, comme une blessure au coeur. Après cela, Ingrid est condamnée à la prison et Astrid se retrouve trimballée de famille d'accueil en famille d'accueil, de plus en plus seule, tâchant au mieux de ne pas se perdre. Il y a d'abord la famille de Starr Thomas et son compagnon que tout le monde appelle l'oncle Ray. Une quête du père peut-être qui conduira Astrid à reçevoir une balle dans la poitrine et de frôler la mort, et à goûter au fruit défendu, dans une extase proche de la disparition. Puis il y a d'autres familles, toujours plus cruelles envers elle, surtout Marvel, car elle y est considérée comme une moins que rien, au-dessous même des animaux domestiques. Une fois, elle est même privée de manger pendant des semaines, et se voit contrainte de fouiller dans les poubelles du lycée pour ne pas mourrir de faim. Seule lumière, aussi brêve qu'une luciole dans le noir de la nuit, Olivia, "pute de luxe" comme dit Marvel, qui rappelle à Astrid que la beauté existe, mais qu'elle nécessite de se battre pour elle. Et puis arrive Claire. Comme un astre dans la vie d'Astrid, un météore brillant qui illumine sa vie, même si Claire a des problèmes. Dépressive, suicidaire, convaincue que son mari la trompe alors que c'est faux, elle baigne dans une mélancolie constante en même temps qu'elle montre à Astrid ce que c'est qu'être aimée par quelqu'un et c'est le plus beau cadeau que l'on puisse faire à un individu. Un cadeau qui sera en partie effacé par le suicide de Claire. Et Ingrid dans tout ça? Elle écrit des lettres à Astrid, la voit de temps en temps lors de visites assez peu nombreuses et tente au mieux de ne pas laisser échapper sa fille qui elle, cherche à tout prix à se libérer de son emprise. Ingrid est forte, même en prison. Elle est sarcastique, indifférente et elle continue à écrire des poèmes en prison, qui ont un succès fou. Le prix de la rédemption? Refuser qu'Astrid fasse un faux témoignage pour elle lors du procès d'appel. Ingrid accepte au dernier moment et tout rentre dans l'ordre entre Ingrid et Astrid, une sorte de face à face prend fin. Mais sont-elles les mêmes? Certainement pas, quelque chose s'est brisé, un nouveau monde s'est contruit dans un bel équilibre. L'écriture de Janet Fitch est splendide. C'est en quelque sorte de la prose poétique sans que ce soit lourd à lire. C'est simplement de la pure délectation et je suis heureuse d'avoir lu un roman où la jeunesse est montrée avec une certaine richesse et complexité, au-delà de tous les clichés habituels. Peut-être que comme certains ont dit, Astrid ne peut pas exister en réalité, mais je ne pense pas que ce soit impossible. De toute manière, c'est un roman, alors quelle importance? Je sais juste que ce roman a changé ma vie, il m'a sauvé la vie dans une période où je ne croyais plus en rien. Et je doute qu'un livre qui ne soit pas extraordinaire soit à même de faire ça. Poésie, musique, dessin, peinture; un véritable éveil au monde, à l'amour, à l'art, à l'indépendance, à ce qu'elle peut coûter. Un roman sur ce que signifie grandir, pas seulement pour Astrid mais pour beaucoup d'autres personnages du roman. La complexité des rapports humains, et comment une rencontre peut bouleverser votre vie en bien ou en mal. "Les perles n'étaient pas d'un blanc pur, mais du beige irisé de l'huître. Entre chacune d'elles, de petits noeuds pour n'en perdre qu'une en cas où le collier se briserait. J'aurais voulu que ma vie soit ainsi faite, avec des noeuds qui, s'il y avait rupture, l'empêcheraient de tomber en morceaux."
2022-10-29 03:15